À l’ère où la crise écologique et sociale est dans une phase critique, de plus en plus de voyageurs tentent de réinventer leur façon de découvrir le monde.
Quand certains se demandent s’il ne serait pas mieux d’arrêter complètement de voyager ou de privilégier le tourisme local, d’autres tentent de trouver des solutions afin de compenser leur empreinte carbone.

Mais comment la compenser ? Et surtout, quels sont les gestes à adopter pour faire de son mieux ?

CARBONEUTRALITÉ

Commencer par évaluer

Il est nécessaire de comprendre que chaque objet ou service que nous consommons ainsi que leur cycle de vie à sa propre empreinte carbone qui va avoir un impact sur le changement climatique.
C’est pourquoi, avant de pouvoir réduire et compenser son émission de GES (gaz à effet de serre), il est bien de l’évaluer. Cela permet surtout de s’observer et de pouvoir ensuite prendre de meilleures décisions afin de se mettre en action.

Vous pouvez calculer votre consommation quotidienne et/ou faire le bilan d’un voyage à l’aide de logiciels en ligne gratuits. En voici quelques exemples :

https://www.footprintcalculator.org/home/en

http://avenirclimatique.org/micmac/simulationCarbone.php

https://www.goodplanet.org/fr/calculateurs-carbone/

https://www.greentripper.org/fr

Réduire

Une fois que vous aurez une certaine perspective sur vos propres habitudes, vous pourrez amorcer un changement durable.
Bien entendu comme toute nouvelle habitude, pour qu’elle s’ancre dans le temps, allez-y à votre rythme et étape par étape.

Pour vous y aider, vous pouvez lire l’article ‘Réussir sa transition vers un mode de vie sain’ de notre site web et vous trouverez en bas de celui-ci tous les gestes écolos à adopter en voyage. Par ailleurs, pour réduire votre impact écologique commencez d’abord par voyager moins et ensuite voyager mieux, c’est-à-dire de privilégier le train le plus possible et si vous prenez l’avion, choisir des trajets directs et des compagnies qui font preuve d’un réel engagement en termes d’environnement (KLM par exemple).

Compenser, oui, mais comment ?

Pour finir survient la question de la compensation qui est très controversée.
À raison puisqu’en effet, le fait de planter des arbres par exemple peut paraître une solution incertaine dans le temps. L’urgence de la crise écologique est une urgence à court terme, or un arbre mettra entre 20 et 30 ans à pousser s’il n’est pas coupé en plein élan par une catastrophe naturelle. Ce n’est qu’une raison parmi tant d’autres, c’est pourquoi il est très important de réduire son impact au quotidien avant de penser à le compenser. Il ne sert à rien d’acheter des crédits carbone si c’est pour partir quatre jours à New York dans un hôtel 5 * (qui changent vos draps et serviettes tous les jours et comprend trois spas) et vous déplacer en taxis entre chaque visite.

Alors comment s’y prendre ?

En soutenant financièrement un projet de réduction ou de séquestration de GES, mais pas n’importe lequel.

Pour s’assurer que ce soit une bonne compensation et non du « Greenwashing » (Ou écoblanchiment, qui est un procédé de marketing ou de relations publiques utilisé par une organisation pour se donner une image trompeuse de responsabilité écologique. Wikipédia), il est important de se pencher sur plusieurs critères :

1. Le projet doit être additionnel, c’est-à-dire qu’il ne pourrait pas exister sans l’apport financier permis par le crédit carbone et que les émissions évitées n’auraient pas pu se faire sans ce projet.

2. Il doit être mesurable, les actions mises en œuvre doivent suivre une méthodologie rigoureuse pour mesurer la quantité de CO2 évitée.

3. Il doit être permanent, c’est-à-dire prouver son efficacité pendant au moins 30 ans.

4, Le projet doit être vérifié pour prouver que les émissions sont bien réelles et conformes au plan de suivi de celui-ci.

Pour vous aider, en voici quelques-uns d’une valeur sure :

https://planetair.ca/nos-projets-de-compensation-carbone/#fancy-title-14

https://carboneboreal.uqac.ca

https://www.ecotierra.co/ecotierra-fr

https://arbrescanada.ca

Vous l’aurez compris, il est primordial d’évaluer et de réduire son impact au quotidien avant de pouvoir le compenser et de bien choisir où on investit son argent en crédits carbone.

TOURISME DURABLE ET CHOIX ÉTHIQUE

Un voyage durable se prépare en amont car les choix que vous ferez au préalable se poursuivront sur toute la durée du séjour. Ces choix doivent se faire en conscience en privilégiant un équilibre bien être individuel, éthique et ressources personnelles. Gardez-en tête que vous faites de votre mieux et écoutez-vous, vous rapporterez dans vos bagages des souvenirs pour la vie alors n’en faites pas une contrainte. De plus, une planète en santé est le résultat d’humains en santé, physique et mentale. Alors, si vous vous sentez « écoanxieux » pendant la préparation de votre voyage, rappelez-vous tout ce que vous faites plutôt que de focaliser sur ce que vous ne faites pas ou pourrait mieux faire.

Vous vous sentez prêts ? Voici donc quelques conseils pour vous aider à vous préparer et à vivre une expérience inoubliable au plus proche de vos valeurs.

La préparation du voyage

– Privilégiez des destinations peu touristiques. La plupart des territoires ne sont pas prêts à accueillir autant de touristes en même temps, cela a pour conséquence d’endommager l’écosystème local.

– Si vous le pouvez, voyager en basse saison. Pour la même raison que la précédente, d’une part, il y aura moins de monde et d’autre part, ce sera plus économique pour vous.

– Si vous n’aimez pas organiser votre voyage vous-même, faites affaire avec une agence locale. Quand une nouvelle terre vous accueille, il est important de contribuer à faire vivre son économie le plus possible.

– Achetez une assurance avec des organismes tels que World Nomads, qui reversent des fonds à des œuvres locales.

– Choisir une compagnie aérienne avec un réel engagement environnemental et privilégiez les vols directs.

Dans la valise

– Procurez-vous une bouteille d’eau filtrante pour sauver du plastique, de plus, vous ferez des économies à long terme.

– Apportez également des sacs en tissus, des pailles réutilisables et quelques sacs-poubelles pour vos déchets et ceux des autres.

– Choisissez des produits non-polluants tels que crème solaires écolo, savon solide…

– Si vous êtes manuels et un brin couturier, récupérez des tissus pour en faire des sac fourre-tout (tote bag) et les offrir aux locaux que vous croiserez pour les sensibiliser.

– Voyagez léger, moins vous avez de bagages, moins le vol sera polluant.

Les transports

– Évitez de prendre l’avion à l’intérieur du pays, privilégiez le train, l’autobus, le covoiturage…

– Lancez-vous des défis, voyage à pied, en auto-stop, à vélo, en tandem…

– Réduisez vos vols le plus possible, par exemple en voyageant autour de chez vous ou en réduisant vos habitudes (partir loin une fois par an ou tous les deux ans).

– Partez plus longtemps si vous le pouvez, adoptez un rythme de voyage plus lent.

L’hébergement

– Essayez l’échange de maison. C’est une solution très économique, qui vous permettra de faire partie d’une belle communauté́ et vos plantes vous en seront éternellement reconnaissantes.

– Privilégiez les écolodges (attention au greenwashing) aux hôtels de luxe.

– Faites du couchsurfing. Un concept qui vous permet de loger gratuitement sur le canapé de quelqu’un et de faire de belles rencontres en plus d’obtenir de bonnes adresses.

– Faites du workaway, du woofing ou encore de l’éco volontariat. C’est la plus belle manière de s’enrichir personnellement, d’apporter sa contribution et d’en apprendre davantage sur la culture du pays.

Pendant le voyage

– Économisez l’eau, prenez des douches froides si le climat le permet.

– Réduisez vos déchets, achetez le moins de plastique possible, privilégiez le carton et au restaurant, mangez sur place et local.

– Ramenez des souvenirs faits dans le pays pour encourager l’économie locale.

– Préservez les lieux, la faune et la flore, ramassez vos déchets, ne touchez ni ne nourrissez les animaux que vous croisez.

– Si vous mangez de la viande, ne mangez pas d’espèces protégées.

– Faites des activités animalières éthiques. Ne montez pas sur le dos d’un éléphant par exemple, allez l’observer dans son milieu naturel.

Vous voilà prêts pour votre prochaine destination, n’oubliez pas que vous faites de votre mieux, prenez du plaisir et n’hésitez pas à partager votre expérience à vos proches, sur les réseaux sociaux et à laisser des avis en ligne.

Conseils supplémentaires pour les personnes atteintes de sensibilité chimique multiple (SCM/MCS)

Voyager pour les personnes atteintes de SCM/MCS peut être un défi. Planifier à l’avance vous aidera à trouver l’hébergement le plus sain et améliorera considérablement votre expérience de voyage.

Que demander lors de la réservation d’une chambre d’hôtel :

Lorsque vous appelez un hôtel pour demander un hébergement, parlez personnellement à la fois à la « Réservation » et « l’entretien ménager », et insistez sur le fait que vous êtes TRÈS allergique aux parfums, aux produits chimiques et aux moisissures. Les gens ne comprennent pas les « hypersensibilités » et peuvent ne pas vous prendre au sérieux, pensant que vous êtes « juste sensible ».

Pour un succès maximal, appelez au moins deux ou trois hôtels et gardez les points suivants en tête :

– Recherchez un hôtel non-fumeur ou un étage non-fumeur. Mais soyez prudents car la fumée circule entre les étages et à travers le système de ventilation.

– Même si vous réservez dans un hôtel non-fumeurs, vous devez tout de même vérifier que votre chambre n’a jamais été utilisée par un fumeur.

– Demandez que les distributeurs de parfum et de rafraîchissement d’air soient retirés de l’étage où se trouve la chambre au moins un jour à l’avance, sinon plus. Demandez à la direction d’afficher un avis afin que les prochains quarts de travail ne les réinstallent pas.

– Demandez des draps et serviettes sans parfum et sans produits chimiques. Ils doivent être lavés plusieurs fois à l’eau chaude avec du bicarbonate de soude et un détergent à lessive écologique sans fragrances ni parfums. Insistez sur le fait que vous ne souhaitez pas utiliser d’adoucissant ou d’agent de masquage et insistez pour que le produit final (draps ou serviettes) soit inodore. Malgré ces précautions, apportez vos propres draps. Utilisez de grands t-shirts sur les oreillers de l’hôtel ou apportez le vôtre en guise de sauvegarde.

– Demandez que la chambre soit aérée avant votre arrivée. Assurez-vous à l’avance que vous pouvez ouvrir les fenêtres pour avoir de l’air frais, surtout si quelque chose vous rend malade.

– Demandez que tous les parfums, savons parfumés, shampooings, etc., appartenant à l’hôtel, soient retirés de la chambre avant votre arrivée.

– Demandez que toutes les robes de chambre ou vêtements de l’hôtel soient retirés du placard et / ou des tiroirs.

– Demandez à l’hôtel de vider le frigo des boissons de l’hôtel et autres produits afin que vous puissiez ranger vos médicaments, suppléments, etc.

– Demandez-leur de retirer tous les assainisseurs d’air de la pièce au moins deux jours à l’avance.

– Le personnel ne doit pas utiliser de Febreze ou tout autre produit similaire pour masquer les senteurs ou les odeurs, même si ces produits sont censés être hypoallergéniques, biodégradables, écologiques et naturels.

– Demandez s’il y a des traces de moisissure dans la salle de bain.

– Demandez s’il y a des traces d’eau sur le plafond ou les murs de la pièce ou de la salle de bain.

– Demandez si des pesticides ont été utilisés dans la chambre et / ou à l’hôtel. Si oui, quel pesticide et quand ? Et combien de fois.

– Des rénovations ont-elles été effectuées, si oui, quel type, quand et quels produits ont été utilisés.

– Choisissez une chambre sans tapis avec parquet ou céramique. Faites attention aux planchers flottants qui ressemblent à du bois mais qui contiennent du plastique. Ils dégagent des produits chimiques pendant une longue période.

– Demandez si vous pouvez voir la chambre avant de vous enregistrer à l’hôtel et si vous pouvez annuler la réservation sans frais si vous ne pouvez pas tolérer la chambre.

– Pour votre sécurité, réservez une chambre dans un autre hôtel au cas où celui-ci ne fonctionnerait pas – vous pouvez alors choisir le moins toxique des deux.

– Appelez l’hôtel quelques jours avant votre arrivée et confirmez avec la personne qui a effectué votre réservation et avec le service d’entretien ménager que les chambres demandées ont été préparés.

– Sachez que dans certaines régions d’Amérique du Nord, les punaises de lit sont devenues un problème sérieux dans les hôtels.

BON VOYAGE !